Parfois, l’aménagement d’un jardin demande de défier les éléments et ce fut un peu le cas pour votre coach lors de la réalisation de ce projet de potager collectif.
Situé dans le quartier de Peu d’Eau à Andenne, le « potager d’en Ô » a été initié par la Régie des Quartiers d’Andenne, organisme de réinsertion socio professionnelle qui a également pour mission la redynamisation des ces quartiers d’habitations sociales. Il m’a donc été demandé de réaliser un projet d’aménagement ayant pour but de redynamiser et d’embellir le jardin collectif de Peu d’Eau.
Premier élément de défi donc, la localisation dudit jardin : le quartier de Peu d’Eau !
La toponymie des lieux nous en apprend souvent beaucoup sur ceux-ci, et celui-ci ne faisait pas défaut. Comme je m’y attendais, le jardin d’en Ô manque cruellement d’eau : Pas de point d’approvisionnement direct, de robinet, de ruisseau, ni de puits, un sol drainant sur un plateau en hauteur et bien exposé aux vents… Il va falloir choisir des végétaux adaptés à ces conditions.
Mais le défi pour moi n’était en rien celui-là ! Ce sont les conditions dans lesquelles j’ai réalisé ce travail qui ont été particulières; en effet, j’ai effectué ce projet d’aménagement en pleine période de confinement. Je n’ai donc pas pu rencontrer directement les principaux protagonistes de ce jardin, ce qui est loin d’être dans mes habitudes !
Je remercie Véronique de l’Agence Jardinière Locale du GAL-Meuse Campagnes d’avoir brillamment servi d’intermédiaire pour la Régie des Quartiers d’Andenne pour me montrer le terrain, m’expliquer les objectifs du jardin et les remarques sur l’avancement de mon travail. Mais au moment où je vous écris ces lignes, je n’ai hélas pas eu le plaisir de voir les regards des principaux intéressés se poser sur mon projet… c’est pourtant le moment que je préfère : l’émerveillement qui apparait dans les yeux de ceux qui découvrent le potentiel de leur terrain !
Et du potentiel il y en a sur ce terrain de 14 ares ! Certes, pour le moment la zone parait bien vide ; une route qui s’arrête sur une prairie où sont disséminés quelques bacs et parcelles de cultures par-ci par-là, un bâtiment en bois en construction (le « Portakabin »), quelques bancs en palettes.
Si on y regarde de plus près, on constate quelques aménagements très intéressants : une haie mixte indigène fraîchement plantée entoure l’endroit, des zones de prés fleuris et d’autres de prairies non tondue, une haie de petits fruitiers, un hôtel à insectes,….
Bon, bien sûr, le sol nu du potager me pique les yeux, et les jardiniers ne sont pas présents pour que j’essaye de les convertir vers un jardinage plus naturel et plus économe en eau en mulchant leur sol. Mais je ne suis pas là pour cela (mais je n’ai pas pu m’empêcher d’en toucher un mot d’en mon rapport), je suis là pour donner de la vie à cet endroit et surtout, l’envie aux habitants du quartier de venir s’y ressourcer.
Les consignes étaient claires, la zone doit accueillir deux potagers collectifs distincts (un pour la Régie des Quartiers et un autre pour les habitants des lotissements avoisinants), un kiosque qui deviendra le centre d’animations et de vie collective, un espace barbecue, une terrasse avec pergola, une zone publique de cueillette, un compost collectif.
L’espace doit aussi être dédié à la détente et à la nature et il ne peut y avoir de zone à risque comme une mare (sniff). Enfin, il m’a été demandé de mettre des courbes dans le tracé du jardin.
Les mesures étant faites et les consignes données, plus qu’à sortir les crayons !
Et voici le résultat.
Bien sûr, il faudra du temps pour la mise en place des différents éléments et particulièrement des arbres ! Mais dès les premiers aménagements le jardin prendra forme et deviendra bien vite accueillant.
Laissez-moi vous le montrer comme je le vois déjà dans une dizaine d’années :
Une haie entoure l’endroit, celle-ci est bien touffue et constituée d’espèces bien de chez nous qui offrent le gîte et le couvert aux oiseaux et insectes qui ont repeuplés la zone. Le jardin semble du coup hors du temps et loin de l’agitation extérieure.
Entrons-y par la route qui longe les bâtiments des Logis Andennais (entrée Nord).
Dès notre arrivée dans le jardin, on peut directement plonger les mains dans des buissons pleins de baies délicieuses qui longent le chemin. Si l’on continue la cueillette de groseilles, mûres et framboises vers la droite, on arrive vers un parterre de fraisiers qui se prolonge par une zone où poussent à notre disposition courges et courgettes.
En continuant le chemin qui tourne vers la gauche, les zones de cueillettes s’alternent entre plantes aromatiques et légumes vivaces sur la droite et buissons de petits fruits rouges de l’autre côté. Une petite pancarte nous signale toutefois que notre cueillette s’arrête là, les légumes appétissants disposés en arc de cercle derrière la haie de fruitiers sont réservés aux stagiaires de la Régie des Quartiers. Continuons toutefois le chemin jusqu’au compost pour y déposer nos épluchures de pommes de terre et en profiter pour aller grappiller quelques brins de thym dans la spirale de plantes aromatiques pour le souper du soir avant d’effectuer un petit crochet vers le verger (sortie Sud) pour aller chercher les pommes de la compote .
On aurait pu aussi ne pas venir au jardin pour préparer le souper et bifurquer vers cet arbre remarquable à gauche : un châtaignier. Certes, il ne deviendra remarquable que dans quelques décennies, mais c’est aussi cela créer un jardin, laisser un héritage aux générations futures.
En attendant, asseyons-nous sur un des bancs pour regarder ce jeune châtaignier et imaginer l’ampleur qu’il pourra prendre. D’ici là, les parterres de plantes vivaces indigènes installés à son pied et derrière nous ainsi que les nombreux insectes qui y butinent nous régalent déjà les yeux.
Un peu plus loin, les bosquets s’agitent, 2 écureuils se disputent l’accès aux noisetiers tandis que mésanges et moineaux se régalent de baies de sureau noir.
En fait, c’est peut être la gourmandise aussi qui nous a fait prendre vers ce petit parc car quand si on y regarde de plus près, il n’y a pas que les oiseaux et les insectes que peuvent se régaler dans ces nombreux arbres et arbustes fruitiers indigènes, ils sont tous comestibles ! Et si on n’en connait pas leur usage, de petites pancartes nous apprennent comment faire, pratique !
Mais trêve de flânerie … les derniers jardiniers se hâtent de finir leur besogne, l’heure du concert arrive et il est temps de s’installer pour écouter ce petit groupe qui a décidé de réaliser son premier concert à l’endroit où ils ont fait connaissance.
Dur choix que voilà… quel sera le meilleur emplacement pour jouir de ces reprises de Renaud : dans la prairie près du kiosque assis sur un plaid ou alors sur la terrasse près du Portakabin ?
Le bar est ouvert ?
Terrasse, me voilà !
En plus j’aurais déjà ma table pour le barbecue de ce soir !
Vous voyez, on s’y croirait déjà !
Vous l’avez compris, le «potager d’en Ô » n’est pas qu’un potager, c’est un lieu de rencontres et de partages. Il a été conçu autour d’une zone centrale, le kiosque, où se tiendra, je l’espère, de nombreux évènements ayant pour but de rassembler !
Le potager y a bien sûr sa place et même ses places. Les stagiaires de la Régie des Quartiers pourront profiter des parcelles curvilignes cloisonnées par les petits fruitiers tandis que les habitants des lotissements voisins se partageront un emplacement entouré par une haie basse de fleurs mellifères et comestibles constituée de lavande, romarin et d’hysope.
Les petits ruisseaux font les grandes rivières, quand les jardiniers locaux manqueront de place dans le potager collectif, d’autres parcelles leurs seront dédiées du côté du verger.
L’autre accent important du jardin est d’y accueillir la biodiversité et de réduire au minimum son entretien.
Hormis deux ou trois exceptions, les plantes que j’ai suggérées pour orner le jardin sont toutes des plantes indigènes (de chez nous) et peu gourmandes en eau. Elles sont les plus adaptées pour survivre sans l’aide des jardiniers, qui pourront ainsi se consacrer aux potagers, et sont les plus aptes à régaler la faune du jardin. Même la pelouse ne demande que peu d’entretien et accueille la vie puisqu’on y laisse s’installer la prairie avec comme seul coup de pouce l’ajout de quelques annuelles indigènes.
Une zone permet particulièrement l’accueil des auxiliaires du jardin grâce à différents refuges pour animaux, hôtels à insectes et points d’eau de type fontaine à oiseaux installés près des bosquets du potager de la Régie. Le compost et la spirale aromatique sont eux-mêmes des zones de luxe pour de nombreux habitants du jardin !
Voilà, mon projet est envoyé, à eux de jouer…
Les idées sont là, il ne reste « plus qu’à » les mettre en œuvre afin de faire germer des âmes de jardiniers !
J’espère de tout cœur que je serais un jour invitée à un pique-nique d’inauguration du « Potager d’en ô » afin d’y rencontrer les acteurs qui m’ont missionnée !
D’ici là, je leur souhaite plein de bonheur et de découvertes dans la réalisation de ce beau projet…
Votre coach, Harmony.
PS : Vous souhaitez un coup de pouce pour la réalisation de votre jardin collectif ? Je peux certainement vous aider ! N’hésitez pas à me contacter (région Liège- Namur).
Bonjour,
Je suis dans une démarche de réduction de mes déchets. Je vis en appartement à Maizeret.
J’envisage l’achat d’un Bokashi pour réaliser mon compost plutôt que d’utiliser les sacs pour les déchets compostables.
Mais en ayant 3 chats, et en appartement, je n’ai pas de jardin ou de plantes, je ne sais donc pas utiliser le résultat de mon compost. Connaissez-vous un endroit (potage collectif…) ou je pourrais déposer
mon « cadeau ».
Merci pour votre aide.
Belle journée
Laurence Bringoux
Bonjour,
Félicitation pour votre démarche !
Mis à part le potager d’en Ô, je n’en connais pas dans votre coin,
mais demandez à votre commune, ils devraient pouvoir vous aider mieux que moi ou simplement à des voisins qui ont un jardin 😉