Le jardinage au naturel c’est tout un art ; C’est l’art d’agir au minimum et de laisser faire la nature !
Et ça, beaucoup ont du mal à le faire… le laisser faire.
Quand on y réfléchit, c’est logique : depuis des décennies on nous bourre le crâne comme quoi, pour avoir un beau potager, il faut le bêcher, le biner, le sarcler, le désherber, l’engraisser, le pulvériser de nombreux produits tueurs (insecticide, fongicide, herbicide…) et par-dessus tout : l’arroser ! Le tout bien sûr en ayant un jardin propre, sans la moindre mauvaise herbe.
Il en va de même pour avoir un de beaux massifs ; C’est de notoriété publique qu’un beau massif doit être régulièrement entretenu, désherbé, pulvérisé et de nouveau : arrosé !
Même la pelouse, si on veut bien faire pour plaire au regard de la société, doit être régulièrement tondue, sarclée, démoussée, désherbée, et tant qu’à faire : arrosée !
Je suis au regret de vous annoncer que cela fait des décennies que nous nous sommes enchaînés à des pratiques fatigantes, coûteuses, destructrices et …inutiles ! Vouloir faire pousser des plantes en contrôlant tous les paramètres et en basant toute sa stratégie sur et pour un monde ultra compétitif est aussi utile et efficace que d’essayer de remplir une passoire avec une bouteille d’eau ; Cela demande énormément d’effort et c’est un travail coûteux à renouveler sans cesse. On travaille contre la nature.
Or, si on est un brin observateur et que l’on se pose les bonnes questions, on comprend vite qu’il suffit de déposer la passoire dans une bassine pleine d’eau pour qu’elle soit remplie.
Le jardinage au naturel c’est ça, être observateur, se poser les bonnes questions et agir au minimum pour être le plus efficace possible puis LAISSER FAIRE. On travaille avec la nature.
Pour être complète avec mon histoire de passoire, un jardin « conventionnel » est une passoire que l’on rempli en continu avec une bouteille d’eau, un jardin « au naturel » est une passoire que l’on a posé dans une bassine d’eau et dont on veille à ce que la bassine ne se vide pas, et une forêt primaire (une forêt qui n’a jamais été touchée par l’homme, elles sont rares mais il y en a encore un peu) c’est une passoire posée au fond d’un lac, tant que le glacier l’alimente, elle ne sera jamais à court d’eau !
Bien sûr, le but du jardinier est de retrouver sa passoire. Au fond d’un lac, ce n’est pas possible, mais dans une bassine, c’est très facile; de plus en plus de jardinier le comprenne.
Mais pourquoi alors reste-t-il autant de Béberts (*) qui continuent à remplir leur passoire à la bouteille ?
Tout simplement parce qu’on leur a toujours dit de mettre un filtre à café au fond de leur passoire, qu’il y a une promo sur les bouteilles d’eau et que la bassine ça fait « sale »…
On sait pourtant qu’utiliser de l’eau en bouteille est néfaste pour la planète, il est grand temps d’accepter la bassine ! Et je suis là pour vous montrer comment l’utiliser et même comment l’arranger pour qu’elle soit à votre goût.
Mais je cesse-là de vous bassiner et j’en reviens au point de départ : l’art de bien arroser les plantes de son jardin!
Quelle eau utiliser ?
Pour commencer, avec quelle eau faut-il arroser ?
La meilleure eau pour nos plantes est tout simplement l’eau de pluie tempérée.
Pourquoi l’eau de pluie ? Si elle n’est pas potable pour nous, elle l’est pour nos plantes et c’est une des meilleures qui soit ! Elle est douce et non traitée (pas de calcaire, ni de chlore,…).
De plus, en récupérant l’eau de pluie vous préservez l’environnement et plus particulièrement l’eau des nappes phréatiques en n’utilisant pas l’eau de distribution trop souvent sollicitée pour des utilisations aberrantes comme l’arrosage du jardin, mais aussi le lavage de la voiture, les chasses d’eau, le nettoyage du sol, du linge… toutes les utilisations autres que l’usage alimentaire pour lesquelles l’eau de pluie convient, alors n’attendez plus pour installer un récupérateur d’eau de pluie chez vous.
De surcroit, l’eau de pluie est gratuite…
Exploitez la moindre toiture (cabane de jardin, abri des poules, serre, …) et équipez-la d’une gouttière reliée à une citerne ou même un tonneau. Si vous n’avez pas su stocker assez d’eau de pluie et que vous venez à en manquer, l’eau de distribution pourra convenir mais en dernier recours. Privilégiez alors l’eau « de récup’ » comme celle qui coule en attendant que la douche réchauffe, les eaux de rinçage, de cuisson sans sel, ainsi que les eaux grises (avec peu de savon).
Pourquoi une eau tempérée ?
Tout simplement pour ne pas stresser les plantes en leur imposant un « ice bucket challenge ».
Pour rappel, une plante stressée est plus sujette aux maladies et aux attaques de ravageurs.
Attention donc si vous utilisez l’eau de distribution ou même de l’eau de pluie stockée en cuve souterraine, l’eau risque d’être trop froide par rapport aux températures extérieures ce qui engendrera un choc thermique aux plantes (et donc un stress). Afin d’éviter de malmener nos plantes de la sorte, arrosez-les toujours avec de l’eau à température ambiante.
C’est pour cela que j’ai toujours des tonneaux remplis d’eau de pluie aux endroits stratégiques du jardin, je dispose ainsi toujours là où j’en ai besoin d’une eau idéale à température ambiante. Si les tonneaux se vident car il manque de pluie, je les remplis avec l’eau de la citerne (bien trop froide pour une utilisation directe), et si même la citerne vient à manquer d’eau, je me résous alors à remplir quelques bidons d’eau de distribution qui aura le temps de s’aérer et de se réchauffer avant utilisation. Afin de garder une certaine harmonie dans mon jardin (même quand je n’y suis pas), je camoufle mes bidons derrière une canisse ou un écran végétal.
Comment conserver son eau ?
Si vous ne souhaitez pas obtenir un bouillon de culture, il y a quelques règles à respecter pour bien conserver votre eau. Utilisez de préférence un contenant opaque, car la lumière aura vite fait de permettre la prolifération des algues; si votre récipient est translucide, il faudra l’opacifier.
Refermez toujours vos bidons avec un couvercle quand ils ne sont pas utilisés, et s’ils doivent rester ouverts (en cours de remplissage par exemple), mettez toujours un grillage pour éviter qu’un animal ne tombe dedans et ne s’y noie. Outre le fait de déplorer une victime suite à notre négligence, un cadavre baignant dedans aura vite fait de souiller votre eau et de la rendre impropre à toute utilisation autre que la fosse sceptique qui appréciera ce type de macération, contrairement à notre potager…
Évitez aussi que des végétaux ne viennent tremper dans l’eau que vous stockez (feuilles qui tombent dedans, plante voisine qui y plonge ses tiges,…). De nouveau, un couvercle ou un grillage vous évitera le désagrément de retrouver votre eau d’arrosage transformée en purin (ainsi que celui de la prolifération des moustiques…). Un purin peut être utile mais ne s’emploie pas de la même manière ni de façon anodine…
Maintenant, si votre eau de pluie s’est un peu enrichie d’algues ou quelques feuilles d’orties ont légèrement infusées dedans, elle pourra bien sûr être utilisée pour l’arrosage. C’est la dose qui fait le poison…
Préserver l’eau du sol
Maintenant que vous savez avec quelle eau arroser et comment la stocker, il est important de savoir comment la préserver dans le sol !
Et le meilleur moyen de préserver l’eau du sol est de le couvrir. Cela évite que l’eau ne s’évapore tout en maintenant le sol frais. Pour couvrir un sol, c’est simple, on ne le laisse pas nu ! Soit on y installe des plantes (plantations denses, plantes couvre sol, engrais vert(*), adventices,…), soit on le mulch (et si vous ne savez pas encore ce qu’est un mulch et comment mucher votre sol, je vous invite à lire ceci). Un sol dont l’humidité est préservée devra moins être arrosé, plutôt que de s’évertuer à remplir la passoire, on va faire en sorte que la bassine ne se vide pas…
Comment arroser ?
Idéalement, lorsque l’on jardine avec la nature, on ne devrait pas arroser mais attendre que la pluie le fasse pour nous. Mais vu qu’on est loin d’être dans un monde idéal et que l’on connait de plus en plus de sécheresse, il faut bien de temps en temps remplir la bassine dans laquelle notre passoire plonge.
Aussi on va faire en sorte d’arroser le moins possible et de le faire intelligemment.
Pour commencer, c’est le sol qu’on arrose, pas les plantes !
Oubliez donc les systèmes automatiques qui aspergent votre jardin en tous sens ou même l’idée d’arroser votre potager à grand coup de jet d’eau perché du haut de votre balcon (sisi, j’en connais qui faisaient comme ça ! Pas vrai Ja ?). Non seulement vous allez abimer vos plantes (effet loupe du soleil sur les gouttes d’eau qui brulent les feuilles, risque accru de développement de maladies cryptogamiques, plantes blessées/ployées par l’impact de l’eau,…), mais en plus vous gaspillez énormément d’eau car une bonne partie sera évaporée avant même d’atteindre les racines.
Les racines étant dans la terre, c’est donc celle-ci qui doit recevoir l’eau pour qu’un arrosage soit efficace, pas le feuillage des plantes ni le mulch. Soit on plante directement le bec de l’arrosoir dans le sol (au travers du paillis), soit on opte pour un système d’irrigation au niveau du sol (et celui-ci ne doit pas être spécialement sophistiqué, un tuyau d’arrosage troué posé sur le sol et sous le mulch suffit). Pensez aussi aux Oyas, ce sont des pots en céramique micro-poreuse que l’on enterre près de ses plantations et que l’on remplit d’eau, celle-ci est alors diffusée lentement dans le sol.
Ensuite, quand on arrose, on le fait en quantité suffisante pour réhumidifier le sol en profondeur.
Lorsque l’on pratique le jardinage au naturel, on apprend dès le début à ses plantes à se débrouiller seules. On ne les met pas sous perfusion avec un goutte à goutte pour les rendre dépendantes de nos soins mais au contraire, on leur apprend à aller puiser l’eau en profondeur en développant leurs racines. Plus le système racinaire d’une plante est développé, plus la plante est autonome en arrosage et plus elle va chercher loin ses éléments nutritifs ce qui lui permet de grandir en bonne santé.
On n’arrose pas non plus n’importe quand. On le fait quand il fait le plus frais. Soit le soir pour bénéficier de la fraicheur de la nuit et éviter au maximum l’évaporation, soit très tôt le matin, particulièrement quand on a des soucis de cohabitation avec les limaces.
Quand arroser ?
Enfin, on n’arrose que si c’est nécessaire. Et ça, ça dépend de beaucoup de paramètres : culture en pot ou en pleine terre, nature du sol (argileuse ou sableuse), dernière période pluvieuse, couverture du sol, stade de croissance de la plante, températures,… Voyons quand arroser zone par zone :
Les plantes en pots et en pépinière :
Les plantes en pots ne bénéficient pas de l’effet « tampon » du sol, aussi ce sont celles dont l’arrosage est le plus fréquent. Au plus le pot est petit au plus il faudra arroser.
À moins qu’il ne s’agisse de succulentes ou d’autres plantes qui supportent l’aridité, on veillera à maintenir le substrat de nos plantes en pots humide mais pas détrempé. Les racines respirent et peuvent pourrir, aussi on veillera à ne pas les noyer sans les assécher.
Pour savoir s’il faut arroser vos plantes, plongez le doigt dans le substrat, si celui-ci est sec en profondeur, il est grand temps d’arroser. Vous pouvez aussi soupeser vos pots, leur poids est un bon indicateur de leur réserve en eau.
La meilleure façon d’arroser vos plantes en pots est de tremper celui-ci dans une bassine d’eau le temps que la terre se réhumidifie totalement (5 à 30 minutes selon l’état du substrat) puis de les laisser égoutter le surplus.
Bien sûr, ce travail peut vite devenir éreintant quand on a de nombreux pots. Si c’est le cas, placez vos pots dans des soucoupes et arroser toujours par le bas. L’eau remontera ainsi par capillarité et, si elles sont destinées à rejoindre la pleine terre, vos plantes commenceront leur initiation à l’indépendance. Par contre, ne laissez jamais vos sous-pots sous les plantes qui passent l’hiver dehors, sinon le substrat serait trempé en permanence et les racines ne vont pas apprécier.
Rassemblez vos pots afin de vous faciliter la corvée d’arrosage et même mieux, placez-en le plus possible dans le même sous-pot. Pour les arroser moins, placez vos pots dans un endroit ombragé (sauf les plantes qui nécessitent le plein soleil) et à l’abri du vent desséchant et mulchez vos pots (avec des paillettes de lin, miscanthus ou chanvre).
Le potager :
On arrose son potager que quand le sol est sec en profondeur ou que les plantes présentent des signes de soif. C’est-à-dire quand il n’y a pas eu de pluie depuis longtemps et que les légumes ne trouvent plus assez d’eau dans la zone prospectée par leurs racines.
Cela dépendra une fois de plus de nombreux paramètres dont le stade de croissance et le type de légume, mais aussi le type de support utilisé et la nature de votre sol et c’est là qu’il faut apprendre à déceler les signes qu’une plante commence à avoir soif.
Il ne faut en effet pas confondre une plante qui a soif d’une plante qui a trop chaud. Les plantes se protègent de l’excès de chaleur en recroquevillant leur feuillage. En procédant de la sorte, elles limitent la surface d’échanges gazeux de leurs feuilles et ainsi leur perte d’eau par transpiration. Or c’est cette transpiration via les feuilles qui permet à la sève de circuler… une plante qui a trop chaud diminue son activité métabolique et stagne. Inutile donc de l’arroser quand les températures sont trop élevées, elle ne boira de toute façon pas et l’eau sera juste perdue par évaporation avant de pouvoir pénétrer convenablement dans le sol.
Une plante qui a les feuilles toutes molles ou recroquevillées quand il fait chaud n’a donc pas spécialement soif, elle se protège. Ce n’est que si ses feuilles restent « bizarres » le soir, quand la chaleur n’est plus là, qu’elle montre des signes de soif… dans ce cas là seulement, on arrose copieusement pour bien réhumidifier le sol en profondeur. De nouveau, en attendant de savoir décrypter vos plantes, il vous suffit d’aller voir en profondeur si le sol y est humide ou s’il nécessite un copieux arrosage.
En période sèche, un arrosage par semaine est suffisant, voir moins mais de nouveau, tout dépend du contexte. Lorsque la pluie est absente, un arrosage hebdomadaire est nécessaire pour certains de mes plus hauts bacs de culture (plus exposés aux vents) alors que mes cultures en pleine terre peuvent se passer d’arrosage un mois entier… Mais j’ai un sol argileux (qui retient mieux l’eau qu’un sol sableux), je garde mon sol au frais en le mulchant abondamment, j’associe mes légumes de manière à ce que les plus grands apportent leur ombre à ceux qui sont plus sensibles au soleil et je surveille de près les légumes que je sais plus gourmands en eau comme les laitues et c’est près d’eux que j’arrose, pas près des tomates.
Je ne saurais donc pas vous dire à quelle fréquence exactement arroser votre jardin puisque chaque jardin est différent, ni même qu’elle quantité d’eau utiliser pour l’arroser correctement ! Il n’y a pas de réponse toute faite à ce genre de question. Tout ce que je peux vous dire c’est qu’un arrosoir ne sera pas suffisant, il vous faudra apprendre à connaitre votre jardin à observer et même à écouter votre sol boire…
Les semis et jeunes plantations, quant à eux, bénéficieront d’un arrosage plus régulier le temps de leur « émancipation », c’est-à-dire le temps qu’ils installent leurs racines.
Pour les semis, je commence par m’assurer que la terre est suffisamment humide en profondeur et y remédie si nécessaire avant de semer. Une fois le semis effectué et recouvert du mulch adéquat, je m’assure que le sol reste frais en surface le temps que les plantules soient assez grand que pour se débrouiller seuls. S’il ne pleut pas, j’arrose dès que la surface du sol se dessèche en utilisant une pomme d’arrosage ; dans ce cas uniquement, le feuillage est arrosé, mais toujours en absence de soleil, de surcroît, cela permet d’éviter que les altises grignotent les jeunes feuilles, ils détestent l’humidité.
Au fur et à mesure que les plantules grandissent, je leur fais un sevrage en douceur en espaçant de plus en plus les arrosages.
Pour les plants que j’installe en pleine terre, je prends toujours soin de leur créé une zone humide en remplissant leur trou de plantation d’eau avant de les y installer. Une fois le plant en terre, il reçoit de nouveau un copieux arrosage afin d’orienter correctement ses racines et de bien agglomérer la terre à celles-ci et le mulch est tout de suite remis en place. En procédant de la sorte, je ne dois généralement plus apporter d’arrosage spécifique à mes jeunes plants qui sont donc mis directement au même régime « sec » que les légumes déjà installés. Bien sûr je peux me permettre de procéder ainsi car les plants qui rejoignent mon potager ne quittent pas la pépinière avant d’être bien vigoureux, c’est-à-dire lorsque leur feuillage et leurs racines sont déjà bien développés. Si vos plants n’ont pas été convenablement bichonnés avant leur mise en terre, leur période de sevrage sera plus longue…
La serre :
Le plus gros inconvénient dans une serre est qu’il n’y pleut pas, on est donc obligé d’arroser.
Mis à part cela, l’arrosage y sera la même qu’au potager, seulement pour réhumidifier le sol en profondeur quand il devient trop sec, sauf pour les semis et jeunes plantations. À moins d’installer un système qui redistribue l’eau de pluie au sol de la serre, vous serez donc de corvée toute l’année, même quand il n’y a pas de culture dans votre serre, ceci afin d’y garder votre sol vivant !
La pelouse :
Pour la pelouse, ce n’est pas compliqué : on ne l’arrose pas !
Arroser sa pelouse est le meilleur moyen de gaspiller stupidement de l’eau.
Si vous voulez la garder verte en été, il vous suffit de relever la lame de votre tondeuse, ainsi elle pourra préserver sa fraicheur et bénéficier de l’arrosage naturel de la rosée matinale.
Seule une pelouse en cours d’installation peut bénéficier d’un arrosage, et le meilleur moyen de réussir sa pelouse est de la semer à la bonne période, vers le mois de septembre, lorsqu’elle aura le moins besoin d’arrosage. Pour en savoir plus sur l’implantation et l’entretien de votre gazon, je vous suggère de lier mon article « Gazon maudit ».
Les massifs (plantes vivaces, arbres et arbustes) :
Une fois qu’elles sont installées, les plantes vivaces ne devraient plus avoir besoin d’arrosage.
On n’arrose donc pas un massif de fleurs sauf l’année de son installation et uniquement si les plantes présentent des signes de soif. De même pour les arbres et arbustes.
Bon, ok, j’ai tendance à m’assouplir vu que nous connaissons des sécheresses et des canicules de plus en plus fréquentes et prolongées, la période de bichonnage peut s’étendre à une deuxième année et toujours avec des arrosages copieux mais espacés, pour amener l’eau en profondeur et éduquer les plantes. Après, on coupe le robinet et on se contente de mulcher son sol, particulièrement aux pieds des plantes qui aiment les sols frais (inutile de mulcher votre pré fleuri ou vos plantes de rocaille…).
Je vous parais peut-être un peu rude avec nos pauvres plantes de jardin, mais à vous de choisir, voulez-vous continuer à remplir votre passoire d’eau sans la poser dans une bassine ?
Si une plante ne s’adapte pas et continue d’avoir besoin d’être chouchouter, c’est qu’elle n’est pas au bon endroit. Il faut savoir judicieusement choisir ses plantes si l’on veut réussir ses plantations et ne pas devenir l’esclave de son jardin. C’est un peu du « marche ou crève », mais les plantes, tout comme nous, doivent s’adapter aux nouvelles conditions climatiques.
Si une de vos plantes dépérit, plutôt que de vous acharner à essayer de la sauver, installez-la dans un endroit qui lui convient mieux et comblez le trou vacant dans votre massif par une autre plante plus adaptée. Pensez aussi que les plantes horticoles sont plus exigeantes que nos plantes indigènes, ces dernières doivent donc être les bienvenues dans nos jardins, même si (et surtout si) elles se sont invitées d’elles-mêmes.
Plus vos plantes seront adaptées aux conditions de votre jardin, plus celui-ci pourra devenir luxuriant sans le moindre arrosage. Après tout, on a quand même mieux à faire dans son jardin !
Enfin, si vos plantes ont soifs, pensez qu’elles ne sont pas les seules, les insectes et animaux de votre jardin aussi souffrent du manque d’eau : laissez-leur toujours des coupelles d’eau fraîche pour qu’ils puissent y boire et s’y rafraichir !
L’eau est une ressource précieuse, bien plus que tout autre… sans elle pas de vie.
Apprenons à l’économiser au quotidien à la maison tout comme au jardin !
Arrosons moins, mais mieux !
Prenons le temps de bien choisir la bassine dans laquelle plonger notre passoire.
Votre coach, Harmony.
PS : Vous souhaitez apprendre comment jardiner avec la nature et pas contre elle à mes côtés ? J’organise chaque semaine des ateliers sur le jardinage au naturel à Marneffe (entre Liège et Namur).
Bonjour
Merci pour votre article : bien utile
Je découvre les oyas : c ‘est merveilleux Où en acheter?
Votre système de tuyau relié à un entonnoir est super: on troue le tuyau et on l ‘installe sous le mulch?
Cordialement
Marie
Bonjour Marie,
pour le tuyau c’est exactement ça, j’ai récupéré un vieux tuyau d’arrosage troué de partout, j’ai refait d’autres trous avant de le poser sur le sol et de mulcher par-dessus.
Pour les Oyas, on peut les fabriquer soi-même et je crois qu’il existe des fabricants belges, une recherche rapide sur le net vous permettra de trouver votre bonheur 😉
Article didactique et plein de bon sens ! J’ai tout compris !
Merci beaucoup pour toutes ces bonnes explications ..c’ est vraiment très instructif