Discrète une bonne partie de l’année, ce n’est qu’au printemps, en avril et mai, que l’on remarque cette sauvageonne à l’odeur d’ail, lorsqu’elle déploie ses petites fleurs blanches sur de longues fines tiges robustes, je vous parle aujourd’hui de l’alliaire (Alliaria petiolata ou A.officinalis).
Plante bisannuelle ou vivace commune des haies, lisières et talus frais, cette plante de la famille des Brassicacées mérite sa place dans votre jardin. Non seulement elle donnera une note de fraicheur dans vos parterres, mais en plus, elle pourra agrémenter vos salades printanières !
L’ « herbe aux aulx » est une plante herbacée dont les feuilles basales sont arrondies et crénelées avec de longs pétioles. Dès que sa tige se développe en vue de la floraison (20 à 80 cm), les feuilles qui ornent celle-ci sont cordées, plus grossièrement dentées et avec des pétioles de plus en plus courts. Sa longue tige velue disparait d’elle-même fin de l’été. Quand elle est en fleur, l’allaire se reconnait aisément avec ses fleurs blanches en forme de croix, disposées en grappes ainsi que ses fruits, des siliques longues (4 à 6 cm) renfermant chacune plusieurs graines.
Lorsque la tige n’est pas encore développée et que les feuilles sont petites, il est possible de confondre celles-ci avec celles du Lierre terrestre (Glechoma hederacea), de la Benoite urbaine (Geum urbanum), de la campanule (Campanula trachelium) ou encore de l’adénostyle à feuilles d’alliaire (Adenostyles alliariae). Sur la tige, tant que les fleurs ne sont pas présentes, une confusion est aussi possible avec l’ortie ou certains lamiers. Mais tout doute est levé quand on en froisse une feuille et que l’on peut sentir sa fine odeur d’ail.
Pour l’accueillir dans votre jardin, choisissez-lui un endroit mi-ombragé au sol riche et frais et installez-la de préférence à la fin de l’hiver. Elle se plaira particulièrement bien au pied d’une haie, d’un bosquet d’arbres ou dans un massif avec des arbustes.
Dès la deuxième année elle fleurira et se ressèmera toute seule, venant ainsi compléter d’elle-même vos massifs sans toutefois y concurrencer les plantes en place. De plus, elle fera le bonheur des insectes butineurs car elle est mellifère.
Si vous ne souhaitez pas qu’elle devienne trop envahissante, il vous suffit de couper les hampes défleuries avant qu’elles ne montent à graines et de retirer les jeunes plants spontanés dès que vous les apercevez. Profitez alors de ce désherbage pour déguster votre « Julienne à l’ail ».
Vous serez surpris par sa saveur d’ail, légèrement piquante mais surtout riche en amertume.
Et c’est sans doute cela qui pourrait en rebuter certains, mais utilisées en condiment dans une salade ou une soupe, les feuilles crues finement ciselées révèleront leur délicat parfum d’ail en amplifiant ainsi la saveur de votre plat. Si l’amertume vous dérange encore, vous pouvez la casser avec un peu de jus de citron. Vous pouvez aussi utiliser les feuilles pour parfumer vos sauces, ragoûts et viandes salées.
Les jeunes feuilles récoltées au sommet de la tige durant le printemps sont les plus tendres. Les grandes feuilles basales arrondies quand à elles, se récoltent presque en tout saison, elles ont un goût d’ail plus prononcé mais sont aussi plus coriaces et amères, elles sont bien meilleures avant la floraison.
Les feuilles se consomment toujours crues ; cuites, elles perdent leur goût d’ail et dégagent une amertume désagréable. Elles perdent aussi leur saveur d’ail au séchage, c’est pourquoi on les utilise toujours fraiches.
Tout est bon dans l’alliaire, on peut en consommer toute la plante !
Les fleurs crues apporteront également leur fin goût d’ail à vos salades et potages ou viendront décorer vos assiettes.
Les graines sont légèrement piquantes, on les utilise comme celles de la moutarde.
Les racines peuvent également être consommées crues et râpées comme substitut de raifort.
Comme pour toutes les plantes sauvages comestibles, il ne faut cependant pas en abuser, surtout au début quand vous n’êtes pas habitués à les déguster (les plantes sauvages sont généralement bien plus riches en principes actifs que nos légumes…). Mais peu de risque de surconsommation ici vu qu’on utilise l’alliaire comme condiment.
Vous trouverez deux délicieuses recettes sur le site popote et nature, celle des œufs mimosa à l’alliaire ainsi que celle du pesto d’alliaires.
L’alliaire n’est pas seulement bonne de goût, elle est aussi bonne pour notre santé !
Elle est riche en vitamines A et C ainsi qu’en de nombreux autres éléments ( carotine, saponarine, disulfure d’allyle, sénévol, myrosine, sinigrine,…). Elle est traditionnellement utilisée en phytothérapie pour ses vertus dépuratives et diurétiques, contre les rhumatismes, l’asthme et la goutte. Comme beaucoup de Brassicacées, elle est expectorante et calme la toux. En cataplasme ou décoction (usage externe) elle a aussi des vertus antiseptiques. Mais comme toujours avant de vous soigner avec une plante, consultez votre médecin, particulièrement si vous êtes une femme enceinte ou allaitante.
Voici donc encore une petite merveille de la nature qui mérite sa place dans nos jardins où elle apportera ses bénéfices aussi bien à la nature qu’à nous !
Votre coach, Harmony.
PS : Vous souhaitez en savoir plus sur les utilisations de l’alliaire et des plantes de nos jardins en ma compagnie? Je vous propose tout au long de la belle saison des ateliers sur les bienfaits des plantes. Et durant toute l’année, c’est le jardinage au naturel qui est mis à l’honneur dans mes ateliers !
Merci pour cette belle découverte