Ce matin, la tête encore dans la brume matinale, je faisais défiler mon fil d’actualité sur Fb sans trop vraiment le regarder (quoi, vous ne faites jamais ça vous ?) lorsque mon regard a été attiré par une photo :
Et là, c’était foutu pour ma bonne résolution de m’occuper de l’administratif (bon, ok, c’était déjà mal parti, la phase où j’étais sur mon « mur » à faire tout défiler sans rien vraiment lire était un signe annonciateur…), mon esprit s’est mis à vagabonder sur l’évolution de mes petits bonheurs quotidiens vécus grâce à mon jardin. De la découverte initiale de ce bout de terrain, où j’ai eu instantanément le coup de foudre malgré l’état peu engageant du jardin qui avait été reconverti en décharge et terrain de moto cross, à aujourd’hui, ces petits bonheurs n’ont fait que croître au fur et à mesure de l’évolution de mon jardin. Du coup, je me suis sentie inspirée et au résultat, vous lisez ces lignes sur le bonheur jardinier…
Bon, au début, il n’y avait évidemment pas beaucoup de vie dans le jardin… Pas d’arbustes, peu de fleurs, un vieux prunier et les souches d’un ancien verger, un vestige de petit potager, un vestige de poulailler, une pelouse colonisée par les orties, chardons et liserons, un sol ultra tassé, des déchets partout, et au vu des nombreux flacons et emballages de produits chimiques et pesticides en tout genre retrouvé ça et là, le constat était clair, on partait presque de zéro…
Mais qu’à cela ne tienne, on s’est retroussé les manches et fait fonctionner le TAM-TAM des amis: la perspective des futurs barbecues fut une bonne motivation collective ! (Je ne vais pas retracer ici les différentes étapes de la création du jardin, j’en parle déjà ici ;))
C’était les premiers bonheurs… des journées de travail, certes, mais dans la bonne humeur et avec des projets plein la tête !
En quelques après midi de travaux, le jardin avait déjà bien pris forme, les bases étaient posées.
Et là, nouveau bonheur, celui de la satisfaction devant le travail accomplit ! Le désert biologique qu’était l’ancien jardin avait fait place à l’esquisse du jardin que j’avais en tête : des bordures avec des arbustes et plein de fleurs diverses et variées, un début de potager, un cerisier, un coin « future terrasse » et barbecue, c’était pas mal pour un début !
Bon, par la suite, un accident est venu contrarier mes projets… Ayant rencontré les foudres de Picachu, je me suis retrouvée cloîtrée chez moi en fauteuil roulant. Et même là mon jardin a été la source de petits bonheurs qui m’ont aidé à tenir le coup durant ces longs mois sur roues… De ma fenêtre, parfois armée d’une paire de jumelle, j’ai pu observer la vie reprendre ses droits dans le jardin. Les plantes, que je voyais s’épanouir au fil des semaines, me redonnaient le sourire. Les oiseaux, trop content de trouver des arbustes où se poser, ont très vite commencé à revenir. Les insectes aussi, satisfaits de retrouver de quoi butiner. Et déjà, de belles surprises… Je me souviens encore faire des bonds de joie dans mon fauteuil quand je venais de découvrir, grâce à ma super paire de jumelles, qu’une belle Datura avait élu domicile au fond du jardin ! C’est là aussi que j’ai esquissé mes premiers croquis et commencé à réellement penser mon jardin…
La donne avait méchamment changée, je me retrouvais avec une patte folle et la perspective de ne plus jamais remarcher comme avant. Bien sûr, la pilule a été difficile à avaler au début, mais plutôt que de me laisser abattre, j’ai décidé de vivre avec et d’aménager mon jardin (et ma vie) en fonction.
Puis il y a eu la période de la rééducation… Et réapprendre à marcher quand on a 30 ans, ben ce n’est pas si facile ! Là encore, mon jardin m’a aidé à sa manière, c’était ma motivation ! De petites choses en grand exploits, progressivement je me suis libérée de mes béquilles… De la mission « aller cueillir le pissenlit à 10 mètres et 3 marches pour donner à la tortue » à « réussir à tenir debout ½ heure pour discuter avec les voisins dans le jardin » autant de petits exploits pour redevenir bipède. Ça n’a pas l’air, mais ça a duré presque 2 ans… Ensuite, on a pu reprendre les choses sérieuses !
De nouveaux massifs, des clôtures en bois, un étang, une pergola recouverte de plantes grimpantes, un verger, le poulailler de nouveau occupé, des prés fleuris, un potager digne de ce nom… Chaque année le jardin voit arriver de nouveaux aménagements pour en augmenter la biodiversité et chaque jour il me le rend bien !
Chaque jour, c’est un plaisir que de faire le tour du jardin. Chaque visite est différente quand on prend le temps de se promener et d’observer… même dans un petit jardin. J’adore voir l’évolution du jardin dans son ensemble, mais aussi de chaque plante. Regarder ce qui n’était qu’une petite plantule timide se métamorphoser en un magnifique tournesol qui régalera les oiseaux cet hiver, découvrir une nouvelle plante prometteuse qui s’est invitée dans le parterre, apercevoir un papillon que je n’avais plus vu depuis mon enfance, voir la biodiversité s’installer avec son florilège de formes et de couleurs variées, autant de découvertes quotidiennes qui donnent le sourire et font des petits bonheurs.
Quand on prend le temps de profiter de son jardin, on réapprend aussi ces « petites choses de la vie » qui lui donne tout son sens et que notre mode de vie moderne nous a fait oublier. Regarder les petits fruits mûrir en imaginant déjà leurs saveurs sucrées puis enfin pouvoir les déguster… ça nous apprends à être patient et à savourer le fruit de nos efforts, d’autant plus quand c’est la nature qui a fait presque tout le travail ! « carpe diem » ! On apprend à profiter à nouveau du moment présent !
Vivre avec son jardin au fil des saisons nous reconnecte aussi avec la réalité dans un monde où tout va trop vite et trop loin. Plutôt que de vous enfermer sur vos écrans quand vous êtes chez vous, (à vous inquiéter à propos d’un truc qui se passe à l’autre bout du monde ou pour lequel vous ne pouvez, à priori, rien faire de concret ; ou à jalouser secrètement mlle X qui publie ces magnifiques-photos-de-paysages-somptueux-où-elle-est-partie-en-vacances-et-même-que-ça-a-du-lui-coûter-très-cher), installez-vous avec vos proches sur la terrasse pour prendre l’apéro ensemble ! Ces moments n’ont pas de prix, ils permettent de se retrouver, de discuter, de profiter réellement les uns des autres ! Il faut apprendre à vous déconnecter, ne serait-ce qu’un quart d’heure par jour pour les plus accros… Une règle d’or installée chez moi, c’est « si tu sors ton gsm sans raison valable à tout bout de champs, il va finir dans l’étang ! » ; regarder les dernières photos de vacances de mlle X n’est pas une raison valable… Résultat, le soir, entre amis ou en amoureux, on profite réellement du moment présent !
Extrait d’une soirée dans le jardin entre amis :
Il est 22h04, on est 4 amis installés dans de confortables fauteuils sur la pergola. La partie de belotte bat son plein à la lueur des bougies suspendues un peu partout autour. La bouteille de vin de sureau approche dangereusement de la fin, heureusement, le Maitrank nous attend dans le frigo. D’un coup, il fait un peu plus frisquet, vite, une buche dans le brasero et nous voilà à nouveau réchauffés par les flammes qui crépitent. Moment de suspend, tous les joueurs sont comme hypnotisés par la danse aériennes des étincelles… Jusqu’à l’arrivée du chat qui nous fait reprendre le jeu. La tension monte, je suis partie en baraque avec un carré foireux de neuf… C’est bon ! Mon partenaire à assuré comme un chef ! Moment de rigolade sur le fait que je n’ai même pas peur puis moment d’émerveillement… les lucioles se sont réveillées et nous offrent leur balais lumineux autour de l’étang… La soirée s’annonce bien…
Alors oui, je le dis haut et fort : Planter un jardin, c’est planter le bonheur !
Mais pour vivre ce genre de moment, pour profiter entièrement de votre jardin et de ce qu’il a à vous offrir, pour en faire un jardin de saveurs et de découvertes, une source d’émerveillement constamment renouvelée, il faut accepter de jardiner avec la nature… Un vol de lucioles ne s’observe pas dans un jardin aseptisé par le manque de diversité et par les pesticides !
Pour profiter pleinement de sont jardin et de la multitude de petits bonheurs qui vont avec, il faut aussi changer son état d’esprit ; on ne parle plus de « corvée de jardinage », cela doit rester un plaisir, un moment de détente. Hors, lorsque l’on jardine avec la nature, cet état d’esprit s’installe naturellement, aussi naturellement que les coccinelles lorsque l’on laisse les pucerons 😉
Lorsque l’on adopte l’esprit « permaculture », on a certes l’air plus dissipé vu de l’extérieur, mais en fait on devient plus efficace… et on varie son « travail » ce qui fait qu’il devient moins rébarbatif.
Je prends un exemple : la semaine dernière, j’ai désherbé mes orties… Pfff, quelle tâche pénible me direz-vous ! Tout dépend de la manière de faire ! Dès que j’avais une bonne brouette d’orties, direction le potager pour les émietter aux pieds des légumes, les feuilles les plus tendres, je les ai mises de côté pour le souper. Du coup, je n’ai pas fait que désherber, j’ai aussi nourrit et protéger le sol de mon potager (qui me le rendra en nourrissant mes légumes) et j’avais de quoi faire une délicieuse tourte aux orties et de la glace pour le souper. En même temps, j’ai pu constater que mes hémérocalles commençaient à sortir leurs hampes florales (bientôt les fleurs !), j’ai dérangé un triton qui profitait de la fraîcheur du massif, j’ai pu profiter du chant des oiseaux, ainsi que de la première sortie des poussins « dans le grand jardin », j’ai discuté avec le voisin, et j’ai fait de l’exercice physique… Donc oui, j’ai désherbé mes orties… mais c’était loin d’être une corvée et « juste » un désherbage ! Et je peux vous assurer que j’étais de très bonne humeur après avoir fini !
Prendre le temps de s’occuper du jardin, de profiter de la nature, c’est une vrai thérapie en soit ! Et en plus, on en est récompensé par tous les délicieux produits que le jardin nous offre. Quand on apprend à découvrir la nature, on redevient vivant !
Mon jardin est une source inépuisable de petits bonheurs, j’en profite tout les jours et mes proches aussi. Ce bonheur, j’avais envie de le communiquer, et c’est pourquoi j’ai créé « l’Harmony des jardins ». Si vous le souhaitez, je suis là pour vous aider dans cette découverte du jardinage au naturel et de l’utilisation des plantes au travers des ateliers, mais aussi du coaching à domicile.
Allez, je vous laisse, je suis restée assez derrière mon écran et j’entends la voiture de mon namoureux dans l’allée, on va aller discuter de nos journées respectives aux bords de l’étang avec un petit verre de cocktail au lierre terrestre… encore des petits bonheurs plantés dans le jardin 😉
Déconnectez-vous pour vous reconnecter avec la nature …
Votre coach, Harmony.
PS : Pour ceux qui se le demandent… oui, j’ai quand même fait ma paperasse administrative…
Ton article me fait rêver…
J’aimerais tant trouver un.e jardinier.e comme toi par ici! (je suis en France)
C’est tout à fait l’état d’esprit que je rêve d’avoir en jardinant.
Je suis archi-débutante, je viens d’acquérir une maison avec jardin (bon, maison de campagne, donc je ne pourrai pas en profiter assez à mon goût) et je compte bien m’inspirer de ton site.
Merci pour le partage! 🙂
Avoir accès à un jardin est une chance, même si cet accès est occasionnel; profite bien!!!